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Vérités et mourir

Je me fous de la vérité. Elle ne m’a jamais intéressée. Dites moi des vérités et je m’arrange pour les oublier. D’abord je mime la mort en hyperventilant, et puis ça passe. Je fais ça à la perfection, l’oubli est ma force, j’oublie lorsque c’est important. J’oublie ce qu’on me fait. La seule chose qui compte à mes yeux c’est le temps d’aimer. C’est le seul oubli de soi qui compte à ma mémoire depuis toujours.

L’adoption est une entreprise complexe d’un milliard de dollars qui augmente souvent les inégalités

par Liz Latty @LizLatty 

“Voici une vérité qui peut être difficile à entendre: L’adoption est un traumatisme . La séparation des parents et des enfants, le démantèlement des familles, même à la naissance, est souvent traumatisante et peut entraîner d’énormes souffrances et des conséquences permanentes pour les premiers parents et les adoptés, ainsi que pour les familles et les communautés auxquelles ils appartiennent. La majorité des premiers parents interrogés disent qu’ils n’ont jamais été informés honnêtement du risque de traumatisme, pour eux-mêmes ou pour leurs enfants. On leur dit souvent qu’ils pourraient se sentir un peu triste pendant un certain temps et ensuite ils s’en remettront – mais beaucoup ne le font pas. Et beaucoup de parents disent qu’ils regrettent leur décision, même s’ils pensent que c’était probablement la bonne chose à faire à ce moment-là.” (trad. Google).

https://theestablishment.co/adoption-is-a-feminist-issue-but-not-for-the-reasons-you-think-93ba3824bcbb

Late, too late

We are the men who are always late,
we are the men who come from far away.
Our walk is always weary and sad,
we are the men who are always late.
We do not even know how to die in peace.
When the face of distant death appears,
our souls splash into a tam tam of flame.
We do not even know how to die in peace.
We are the men who are always late.
We are never on time with our success,
our dreams, our heaven, or our embrace.
We are the men who are always late.

Endre Ady, poète hongrois, 1877-1919

Louise Gluck, Averno – 2006

Regarding incarceration, Persephone believes
she has been a prisoner since she has been a daughter.
The terrible reunions in store for her
will take up the rest of her life.
When the passion for expiation is 
chronic, fierce, you do not choose
the way you live. You do not live;
you are not allowed to die.
You drift between earth and death
which seem, finally,
strangely alike. Scholars tell us
there is no point in knowing what you want
when the forces contending over you
could kill you. Take you. Keep you.
White of forgetfulness,
white of safety-
They say
there is a rift in the human soul
which was not constructed to belong
entirely to life.

En ce qui concerne l’ incarcération, Perséphone croit

qu’elle a été prisonnière depuis qu’elle a été une fille.

Les terribles réunions qui l’attendent
prendront le reste de sa vie.
Lorsque la passion de l’expiation
est chronique, féroce, vous ne choisissez pas
votre façon de vivre. Vous ne vivez pas
vous ne pouvez pas mourir non plus.

Vous dérivez entre la terre et la mort
qui semblent, enfin,
étrangement semblables. Les savants nous disent

qu’il est inutile de savoir ce que vous voulez
quand les forces qui se disputeront sur vous
pourraient vous tuer.

Blanc d’oubli,
blanc de sécurité.

Ils disent
qu’il y a une faille dans l’âme humaine
qui n’a pas été construite pour appartenir
entièrement à la vie..

Adoption and Abortion: The Great Conflation

L’un des nombreux obstacles auxquels nous sommes confrontés lorsque nous essayons de changer le récit, est-ce que l’adoption sauve une vie ?

Bleeding Hearts

“You should be thankful you weren’t aborted.”

I’m never quite sure how to respond when people say this to me. Throughout my life I’ve heard this more times than I can count. I’m 47 years old and I still have no idea why anyone would say this out loud. The truth is, my mother never considered abortion. And, neither did I.

These hurtful comments are made even more often, now that I’m giving a counter cultural response to the adoption narrative. Adopted people are at no higher risk of being aborted than non adopted people. This is what society has been programmed to believe; that adoption saves a life! Had a child not been adopted, they surely would’ve died.

Let’s break this down for those that are confused: When every single woman discovers she’s pregnant she has, in most states, a window of time to determine her plan of action…

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Cruauté

“La cruauté est avant tout lucide, c’est une sorte de direction rigide, la soumission à la nécessité. Pas de cruauté sans conscience, sans une sorte de conscience appliquée. C’est la conscience qui donne à l’exercice de tout acte de vie sa couleur de sang, sa nuance cruelle, puisqu’il est entendu que la vie c’est toujours la mort de quelqu’un.”
– Antonin Artaud, “Lettres sur la cruauté”, In Le Théâtre et son double, Gallimard, 1964

A Mother’s Tough, Tough Love

People are always under the assumption that my parents somehow babied me or made my life as easy as possible because I was their disabled child—nothing could be further from the truth. Unless I was recovering from surgery or some particularly bad fall or incident, I was expected to take out the trash, wash the dishes and clean my room like any other child. Unlike any other child, though, my parents were tough on me in ways that other kids weren’t used to. Because of CP, I am sometimes unable to talk without my legs reacting—they sometimes move when I get excited by what I am saying or if something interesting is happening in the room. As a kid, after school, my mom would sit me on the bench that a church member had given me and on her knees before me, would hold my legs down as I told her about my day. In the beginning, I found it difficult to focus on what I was saying and keeping my legs still so that they didn’t fly up and kick her in the face. Day after day we would perform this ritual and if anyone had borne witness to this strange behavior, my mother would have definitely been labeled as a cruel parent. Over time, though, I was able to effectively talk without walking—which might seem like a strange accomplishment, but it serves me well to be able to carry on a conversation without injuring anyone (for the most part, and if I do, it’s their own fault). But more important than that, it speaks to the woman my mother is: steadfast. She gives up on nothing, even when you really, really want her to. Because of who she is, I am who I am: the independent daughter whose instinct it is to call her at the end of each day to tell her how it went. So, happy Mothers Day to all the steadfast moms.

Source : A Mother’s Tough, Tough Love

Brahim

Quelque part entre le 10 octobre 1991 et le 5 janvier 1992, à Beyrouth Achrafieh.

Il y eu bien une révélation ce jour là. Mais elle me fut pas celle que vous croyez. Elle fut insignifiante. C’est à table que la soeur a avoué. Oh ce ne fut pas un aveu contraint ce fut donné comme un reste, une épluchure, c’est cette image qui me reste mais qui dit tout de ce qu’elles ont fait avec nos mères et avec nous.

Je suis arrivée seule à la crèche parce que c’était une invitation à l’heure du repas dominical. J’ai sonné et comme la dernière fois, j’ai vu le reflet de la vitre, le vieil hygiaphone, la soeur très âgée à l’entrée, et juste à gauche l’escalier de marbre qui me semble encore interminable. Arrivée en haut des marches, je vois Mariette qui tend son front baissé qui a encore été punie. A moi, Soeur Bassoul me fait honneur, j’ignore la raison de ce qu’elle me veut et je n’ai aucun doute de son esprit qui divague, encore moins de son imagination. A gauche, les bureaux dont je fais mine de savoir presque tout éprouvent le luxe bien misérable qu’on appelle la révélation.. Mais j’ai tout mon temps. Je file vers la garderie comme happée. Brahim pleure. Brahim qui soudain laisse tomber sa tête. Mais c’est un ordre, je dois venir maintenant et cela me soulève encore parce que c’est impensable. Comment abandonner Brahim ? Qu’on vienne me chercher mais je n’obéis pas. Je ne vais pas dans leur sens. Qu’ils justifient de leur pouvoir et après seulement on discute. Rien ne vient troubler cette certitude d’avoir absolument raison. Mais abasourdie, je suis là maintenant devant la nappe blanche à la table de celles qui me regardent maintenant comme “suspecte”.. Ce que je suis d’ailleurs, cela va de soi, ça glisse à fond, ça glisse d’ailleurs toujours avec ce même spectacle sans surprise des mines rageuses. Mais peu importe leur mines déconfites, leurs certitudes.. Car ce qui reste, c’est l’envers. C’est cette trahison. Toutes ces trahisons, toutes ces tromperies. L’une me vient et non des moindres. Celle d’être traitée comme valant la peine quand à leurs yeux nous ne valons rien

« QUAND ON A PAS DE CŒUR ON FERME SA GUEULE »

auxmarchesdupalais

Le validisme [1], vous en avez peut-être déjà entendu parler. Je l’évoque souvent ici de différentes façons et sans toujours utiliser le terme. Le validisme c’est quoi ?

Dans le manifeste du CLHEE nous avons tenté une définition qui reste sans doute à compléter. Je conçois cependant qu’il n’est pas toujours évident d’expliquer et de saisir quelles formes cela peut prendre, comment il se manifeste dans la vie de tous les jours, surtout pour ceux qui ne le vivent pas.

Si vous voulez un cas pratique, lisez les quelques tweets [2] que j’ai reçus hier après avoir fait des commentaires sur la météo de France 2 d’hier et le passage de Mélanie Ségard.

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NB : Last but not least. Il est… tellement drôle.

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Pour que la liste soit complète, j’ajoute :

Je suis une femme.

Je suis handicapée.

Je suis féministe.

Je suis (très) de gauche.

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             …

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